Pauline Viardot en Sainte Cécile. Ary Scheffer. 1851. Musée de la Vie romantique

Ary Scheffer : « Elle est terriblement laide, mais si je la revoyais à nouveau, je tomberais follement amoureux d’elle. » Tout le cas Viardot est là dans cette réponse, dans le contraste entre un visage ingrat et une personnalité, un charme, une vivacité d’intelligence, en bref une nature captivante, qui fascinent tous ceux qui l’approchent.

Georges Sand en fait  l’héroïne de son roman Consuelo et en fait son portrait : « D’une laideur qui gagne le cœur, tout en choquant les yeux. »

Théophile Gautier exprime avec délicatesse les qualités et les défauts de Pauline : «  Nous avons entendu dire qu’elle n’est pas jolie ; mais ce n’est pas notre opinion : elle est bien faite, élancée, avec un cou souple, délié, une tête attachée élégamment, de beaux sourcils, des yeux onctueux et brillants dont la petite prunelle noire fait plus vivement encore ressortir la nacre limpide, un teint chaud et passionné, une bouche un peu trop épanouie peut-être, mais qui ne manque pas de charme, ce qui constitue une beauté théâtrale très satisfaisante ».[1]

Marie d’Agoult, après une représentation du Barbier de Séville aux Italiens durant les débuts de Pauline aura ce jugement péremptoire : «  Pauline, laide, mal mise, prend son rôle tout de travers, elle y est tragique par de petites facéties absurdes. Voix magnifique, toutes les difficultés vaincues ; elle me paraît une femme noble et fière, je lui crois un avenir immense, elle me plaît »[2]


[1] Théophile Gautier : Histoire de l’art dramatique, vol I page 304-306

[2] Lettre de Marie d’Agoult à Frantz Listz, 25 novembre 1839. Correspondance Frantz Listz-Marie d’Agoult

>>>>SUITE