Le Salon, rue de Douai

A Paris, à Baden Baden, à Bougival, les Viardot tenaient un salon réputé où se côtoyaient toutes les personnalités artistiques de l’époque, écrivains, peintres, musiciens, hommes politiques.

de 1863 à 1870, les Viardot s’exilent à Baden Baden à cause des convictions républicaines de Louis qui est traité en suspect par le régime impérial de Napoléon III. Baden Baden est une ville thermale très réputée. L’été la ville rassemble toute une société élégante venue de partout prendre les eaux. D’où son surnom de « Capitale d’été de l’Europe. »

La Villa Viardot à Bade devient le centre intellectuel et artistique pendant 7 ans d’après Paul Viardot. Dès 1863 Richard Wagner est un des premiers invités de la maison. Il avait déjà donné une audition privée de Tristan, rue de Douai. Louis fait bâtir dans le jardin, une élégante galerie d’art, la Tonhalle ornée de tableaux de maître, dans lequel on installe l’orgue Cavaillé-Coll que Pauline avait fait construire pour la rue de Douai, et un piano à queue. Les Matinées musicales sont fréquentées par de grands aristocrates, le roi Guillaume de Prusse et sa femme Augusta, le Grand-duc Constantin et son épouse, le ministre Bismarck. Ces matinées sont prétextes à un déploiement de grands artistes qui forment l’immense réseau amical et relationnel de Pauline. Franz Liszt, Camille Saint-Saëns, Clara Schumann.

Août 1871, les Viardot rentrent à Paris

Les jeudis de la rue de Douai

Les Viardot reprennent leurs soirées musicales en 1872 tous les jeudis jusqu’à la mort de Louis. Ils font imprimer les petits cartons « Monsieur et Madame Viardot resteront chez eux, les jeudis soirs à partir du…. Musique à 9h1/2 précises, 50 rue de Douai. »

Le salon Viardot compte parmi les lieux essentiels du monde musical parisien et partage cet honneur avec d’autres lieux prisés :

  • Lundi soir est pendant 30 ans le jour de Saint-Saëns dans son appartement du Faubourg Saint-Honoré puis rue Monsieur-le-Prince.
  • Mercredi est le jour de Félix et Sarah Lévy
  • Vendredi est celui d’Edouard Lalo qui tient salon dans son appartement du Bd Malesherbes.

L’orgue a repris sa place. Les soirées reprennent, ils manquent Delacroix décédé en 1863 et Berlioz décédé en 1869.  On retrouve Tourgueniev, Saint-Saëns, Flaubert, les poète Emile Augier et Ernest Renan. Les Viardot se sont rapprochés de Gounod après 1860, Paul Viardot jouera comme violoniste dans les concerts de Gounod. Une nouvelle génération fait son apparition, les compositeurs Edouard Lalo, César Franck, Jules Massenet et Gabriel Fauré (élève de Saint-Saëns). Des écrivains français, Flaubert grand ami de Tourgueniev et aussi Zola, Maupassant, ou Daudet. Les musiciens russes Anton et Nicolas Rubinstein…

Les jeudis sont des après-dîners : on y sert seulement thé et brioche. Parfois un concert privé est organisé au profit d’une œuvre comme la matinée de 1875 qui a pour but de financer une bibliothèque russe à Paris. Pauline approche de 60 ans et elle chante en concert et sa voix est encore capable d’émouvoir aux larmes.

Bougival et les dernières années. musique Pauline Viardot Hai Luli

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